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Les lévriers vont vriller !

Le club d’entraînement du lévrier charentais organise dimanche 2 octobre une épreuve nationale de poursuite à vue sur leurre, aux Civadaux à Chazelles.

Le club charentais organise ce week-end aux Civadaux une compétition de lévriers (ici la précédente édition à Magnac-Lavalette) valant pour le championnat de France.

Un spectacle qui tiendra en haleine petits et grands, et qui opposera à des vitesses folles 5 races de lévriers sur les 13 qui existent. « Nous attendons 30 à 35 chiens pour une vingtaine de propriétaires, dont 5 à 6 Charentais. Il y aura des lévriers de race afghan, whippet, grey hound, galgo (lévrier espagnol), barzoï (russe), deer hound (écossais, grand à poil dur), soit les races les plus courantes » détaille Christophe Ledoux, président de l’association qui existe depuis plus de 30 ans, et compte à ce jour 32 adhérents.

Les courses sont construites dans un périmètre défini à l’avance, sur lequel un leurre en plastique relié à un câble entraîne les chiens à sa poursuite, télécommandé par un « conducteur ». « Une roue branchée sur un moteur de 2CV tire le câble, tandis que des poulies permettent de gérer le tracé du parcours, au conducteur ensuite de doser les accélérations pour que les lévriers collent au plus près sans jamais se mettre en danger », explique le président.

L’équipe technique en plein coup de feu.

Usage du lévrier très réglementé

Car la pratique des propriétaires de lévriers est très réglementée en France. « Les lévriers sont interdits à la chasse depuis plus de 2 siècles, Ca remonte à un décret royal après Napoléon, toujours en vigueur aujourd’hui. A l’époque, ces types de chiens ont été considérés trop efficaces, trop rapides en chasse, si bien qu’ils ôtaient tout plaisir de chasse aux hommes » commente Christophe Ledoux. « De cette éviction est née la pratique de poursuite à vue sur leurre. Il fallait bien trouver une occupation aux lévriers désoeuvrés » complète-t-il.

De ce décret, l’utilisation de lévriers est restée jusqu’ici une activité réglementée, pointilleusement encadrée par la Commission nationale de l’utilisation des lévriers, elle-même rattachée à la Centrale canine, qui gère désormais le web de la CNUL (ceux que la discipline intéressent trouveront encore pas mal d’info sur l’ancien site).

Référente au bien-être animal

Il s’agit notamment de veiller au bien-être des chiens, y compris contre eux-mêmes parfois ! « Les lévriers sont des chiens qui par essence courent très très vite, et qui peuvent se laisser griser par ça. En action de chasse, ils peuvent dépasser le stade fou-fou et perdre un peu la boule. Y compris jusqu’à ignorer certaines variables d’environnement ! C’est donc à nous de contrôler cet allant, en veillant à ce que les parcours ne comportent pas de risques pour les chiens » explique Christophe Ledoux.

Une fois en action de chasse, il est très difficile d’arrêter les chiens.
Une magnifique capture !
Le sens de la compétition.

Le club charentais dispose par ailleurs d’une référente au bien-être animal en la personne de la Chazelloise Nathalie Letrosne, dont le manoir de l’Echelle accueille depuis 2019 le siège administratif de l’association.

Championnat de France

La réglementation fédérale impose également aux clubs de tenir un nombre minimal de compétitions nationales chaque année. C’est ainsi que les points enregistrés dimanche à Chazelles « peuvent servir pour les championnats de France », prévient le président.

Les lévriers s’opposent le plus souvent en duos, toujours de même race et quasiment toujours de même sexe.

La compétition chazelloise attirera donc logiquement des coureurs de toute la France: « Nous n’avons pas beaucoup d’engagés cette année » déplore le président qui a le droit de monter jusqu’à 70 inscrits par compétition au maximum, mais dont le plateau chazellois n’accueillera que la moitié de ce plafond. Il ne s’agira évidemment que de chiens LOFés, et disposant de leur certificat d’aptitude à la poursuite. Ils seront en outre tous français, aucun participant étranger n’étant inscrit en open.

« Les chiens seront notés par M. Pascal Pellen, juge officiel agréé par la CNUL, que le club charentais fait venir de Bretagne. Intraitable et assermenté, celui qui est aussi président du club des whippet ne pourra guère être tenté de favoriser sa race fétiche, puisque « sauf cas très exceptionnel où des courses intersexes sont parfois admises (typiquement : pas assez de chiens alignés), les chiens courent les épreuves toujours à race et sexe identiques », explicite Christophe Ledoux, histoire de mettre tout le monde le plus à égalité possible. « Les chiens sont jugés sur 5 critères : vitesse, ardeur, adresse, résistance et comportement en course », qui rentrent tous en compte à divers niveaux dans le classement final.

Le club charentais tient à Chazelles une quinzaine d’entraînements par an, concentrés de mars à septembre, et organise 2 compétitions par an. Il avait tenu la dernière le 1er mai à Magnac-Lavalette. La compétition de dimanche se tiendra en 2 manches: une le matin et une l’après-midi. Animaux, élevage, compétition, sport : assurément un bon spectacle pour petits et grands !

Pratique
Dimanche 2 octobre de 9 à 18 heures à la salle des Civadaux.
Entrée libre, buvette et gâteaux sur place.
Contact : Christophe Ledoux au 06.16.433.905.

Par Niels Goumy

Journaliste et éditeur de presse, Chazellois depuis 2005.

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