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Un fournil au Luquet !

Originaire de Guéret, Charentais depuis 2010 et Chazellois depuis 2 ans, Christophe Moreau vient de se bâtir au Luquet son local de boulanger à l’ancienne. Il vend sa production artisanale les samedis au marché de La Rochefoucauld.

Four à pain
Installation au cordeau dimanche soir, du four à pain de Christophe Moreau, boulanger traditionnel installé au Luquet.

Touche-à-tout curieux, Christophe Moreau a déjà mené plusieurs carrières, n’hésitant pas à changer d’air professionnellement quand il a le sentiment d’avoir fait le tour. De la restauration en post-bac aux métiers de moniteur puis d’éducateur, son éclectisme l’a pendant longtemps fait songer à monter une activité associant ces deux univers a priori opposés, de la cuisine et du soin. « Ca ne ce faisait pas du tout à l’époque ! » déplore celui qui travaillait alors avec de jeunes adultes handicapés, notamment en courant les remplacements au sein des instituts médico-éducatifs charentais.

Et puis là encore, comme invariablement avec lui, « au bout d’un certain temps, il faut que ça bouge », Christophe s’est reconverti. Dans le travail du bois… « En 2012, je me suis formé en charpente traditionnelle, ai mené mon stage chez MCCC à Fléac, spécialiste de la rénovation et habilité sur monumments historiques, où j’ai ensuite travaillé 4 ans. Un problème au doigt m’a malheureusement contraint ensuite à revoir mes objectifs dans cette voie » détaille celui qui a encore une fois bifurqué, à l’occasion d’une rencontre.

« Au chômage, je rencontre mon boulanger du marché de La Rochefoucauld » explique Christophe Moreau. A l’époque, Cyril Lababidie qui a son fournil à Abjat-sur-Bandiat, vend son pain sur les marchés de Nontron, Piégut et La Rochefoucauld.

Farines traditionnelles sourcées en Dordogne

Spécialiste du pain au levain à l’ancienne, l’homme se lie avec ce client de plus en plus intéressé par ses techniques. Le fil de l’amitié se noue autour du passage de la compétence professionnelle: Cyril apprend à Christophe à faire du pain. Jusqu’à finalement lui proposer il y a 2 ans de lui déléguer son emplacement rupificaldien du samedi. Délégation qui deviendra finalement cession… « C’est mon mentor en boulange » reconnaît sans fard aujourd’hui le Guérétois.

Il affirme son approche tournée vers les circuits courts, achetant ses farines de petit épeautre, seigle, et blés anciens au meunier traditionnel Benoît Delage à Saint-Aulaye (GAEC Tanemaki Niko). Le sarrasin provient lui de chez un autre meunier bio, Benoît Gerodou, de la Ferme des Truffières, spécialiste des variétés anciennes à Grand-Brassac.

Pas de vente sur place

Christophe Moreau devant son local professionnel qu’il a construit lui-même en un an. Il est présent depuis plusieurs années tous les samedis matins sur le marché de La Rochefoucauld, où il écoule une centaine de pains par marché.

A son compte depuis février 2021, Christophe avait donc désormais besoin pour achever son envol de disposer de son propre outil de travail. Il a investi dans un four à pain, construit sur mesure par l’artisan métallier Hermann Loos basé à Champniers-et-Reilhac, et auto-construit en bois son laboratoire associé.

Aucune vente sur place n’est prévue, Christophe continuera d’écouler sa production les samedis matins sur le marché de La Rochefoucauld. « Le fait de disposer de mon propre fournil, d’être chez moi en totale autonomie, va me permettre de me libérer du temps pour conquérir de nouveaux débouchés » espère le jeune artisan qui dit explorer du côté des écoles, des Amap, etc.

Contact
Christophe Moreau
0.644.004.078.

Par Niels Goumy

Journaliste et éditeur de presse, Chazellois depuis 2005.

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