En provenance de Rouzède, la « maison de retraite pour équidés » s’est installée à Chazelles le 1er mai à l’occasion de son premier anniversaire.
Alors que les agapes du brin d’aillet battaient leur plein sur la place de la mairie, un van passait discrètement avant de venir se garer dans la plaine entre bourg et gare. En deux voyages ce lundi matin, il a ainsi débarqué deux chevaux (Royal Bis, 7 ans et Ganja, 25 ans) et trois poneys Shetland (Kiki, 23 ans, Bulbizard, 22 ans et la doyenne Nelly, 36 ans).
Les 5 équidés profiteront d’un hectare de verte prairie, mise gracieusement à disposition de l’association par la famille Fougère et clôturée en un tournemain par l’association le week-end précédent. « Nous avons planté 150 piquets pour tout fermer » détaille ainsi Scarlett Devautour, présidente fondatrice de La Dernière Cavale.
Celle qui est aussi la référente famille de l’association chazelloise l’AH Toupie et qui vient de déménager de Rouzède vers Ruelle-sur-Touvre rapproche ainsi son activité associative tant de son nouveau domicile que de son lieu de travail (elle verra ses chevaux à chaque fois qu’elle ira déjeuner dans le bourg).
C’est donc désormais de là qu’elle compte proposer de la médiation animale, « à destination des familles tout d’abord, puis en direction d’un public de handicapés mentaux à partir de début 2024, le temps pour moi de suivre une formation spécifique de 6 mois ».
Depuis déjà longtemps « chazelloise de coeur » de par son activité salariée, la présidente de l’association a d’abord cherché un champ à Ruelle, avant de se rendre à l’évidence: Chazelles était nettement plus adaptée, et nettement plus réceptive. « Les chevaux et moi nous nous sommes sentis comme presque attendus, avec un terrain prêté une semaine après le début de notre recherche, un maire porté lui-même sur le bien-être animal (Jean-Marc Brouillet est propriétaire de deux ânes qu’il adore, NDLR), si bien que nous nous sommes sentis soutenus, adoptés », confie Scarlett Devautour.
L’emplacement même du champ semble en effet idoine de tous points de vue: outre le fait qu’il offre tout le confort aux chevaux -herbe verte et dense et Bandiat à proximité immédiate-, il est idéalement situé en plein centre du village, au pied de la voie douce en cours de réalisation pour relier la gare et le bourg.
Si bien que Chazelles en tirera également un bénéfice évident en termes d’image, en renforçant l’identité communale bucolique et riche en vie associative aux yeux des cyclotouristes ! A ce titre, Scarlett Devautour compte installer à terme une pancarte devant le pré pour informer les touristes sur l’activité de l’association (et une autre avant ça pour demander aux passants de NE PAS nourrir les chevaux, enjeu essentiel à leur bien-être).
Créée en avril 2022, La Dernière Cavale compte 30 adhérents à date « et en espère le double cette année ». En un an, elle a adopté trois retraités : Nina, une ânesse de 40 printemps décédée de sa belle mort, « accompagnée jusqu’au bout », en janvier, Royal Bis et Bulbizard. Elle a aussi hébergé 3 pensionnaires qui vont repartir vers d’autres cieux en mai et en juin « faute de place suffisante », mené ses premiers ateliers de médiation animale et opéré 4 opérations d’éco-pâturage chez des particuliers.
A terme, l’association vise donc maintenant à structurer son activité de médiation animale, et surtout « faire en sorte que le troupeau se sente bien ici », conclut Scarlett, très reconnaissante envers l’accueil prodigué par les Chazellois.
Contact
La Dernière Cavale
Tél. : 06.31.80.69.69.
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Cinq nouveaux Chazellois
Par ordre de séniorité, voici l’identité et le parcours des 5 nouveaux Chazellois qui paissent paisiblement dans notre village.
- Nelly, Shetland de 36 ans: ancienne circassienne, Nelly a ensuite habité dans un camping plusieurs années avec deux chèvres, où elle se chargeait d’éco-pâturer. Elle a rejoint La Dernière Cavale quand le camping a été vendu.
- Ganja, jument de 25 ans, elle est le premier cheval de Scarlett qui évoque un « cocktail des prairies » pour désigner sa race indéfinie. Après une petite carrière en club, elle a appartenu à une famille qui s’en est séparé il y a 5 ans.
- Kinette, dite « Kiki », Shetland de 23 ans, souffre de fourbure (affection équine grave et douloureuse empêchant le cheval de rester debout, NDLR), elle a eu une vie en club dans la Vienne avant de prendre sa retraite.
- Bulbizard, Shetland de 22 ans, après une première vie en club, a été offert à une enfant qui devenue adulte n’avait plus les moyens de s’en occuper.
- Royal dit « Royal Bis », pur-sang anglais de 7 ans, c’est le jeunot du troupeau. Sa retraite anticipée s’explique par un syndrome naviculaire (pathologie d’origine difficile à définir, responsable d’une boiterie chronique, NDLR). Il avait été vendu à une cavalière à qui le vendeur a dissimulé son souci, et qui a donc dû se résoudre à l’adresser à La Dernière Cavale.
