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Départ de Scarlett vers d’autres cieux!

Arrivée à l’AH Toupie en octobre 2020, en pleine phase éruptive du Covid, Scarlett Devautour est arrivée alors comme une évidence. Elle quitte son poste en ce 31 mai, avec la volonté de devenir professeur des écoles.

« Le poste a été créé quand je suis arrivée, et y’avait carte blanche, et c’est ce qui m’a plu! T’as ton sable, ton eau, et c’est toi qui fait ton ciment » se souvient Scarlett à la veille de son dernier jour. « Au départ y’avait la Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) et le contrat local d’accompagnement scolaire (CLAS) et progressivement on a ajouté des missions en fonction des idées, des envies et des capacité de la structure ».

Forcément un peu peur car c’est le saut dans l’inconnu

Scarlett Devautour

Sous son impulsion, le REAAP s’est transformé, « pour qu’on ait des activités centrées sur les vacances scolaires, pour des ateliers parents/enfants à moindre budget. C’est devenu un projet à part et non plus de simples matinées… ». Puis est arrivée la gratiferia, pendant la pause Covid, puis Monalisa (binomes visant à rompre l’isolement des seniors) sur demande de la fédération des centres sociaux.

Scarlett a donc passé 5 ans à structurer, officiellement affublée du titre de « référente famille », ce qui rétrospectivement lui parle, elle qui a eu beaucoup de familial à démêler avant de pouvoir se dire sereine.

On lui demande qui elle est. « Pleinement épanouie, bien plus entière que quand je suis arrivée. J’ai vieilli, j’ai fait en 4 ans et demi beaucoup plus de rencontres que ce à quoi je m’attendais et j’emmène avec moi un petit peu de tout ce que les gens rencontrés via l’AH Toupie m’ont donné, je me suis construite de tout ça ».

Pas envisageable de rester « juste parce qu’il faut rester »

Scarlett Devautour

En ces presque 5 ans, Scarlett a totalement changé de vie: de mec, de maison (« je suis devenue propriétaire toute seule et je ne pensais pas que c’était possible »), de rapport aux animaux (fondamental chez elle): « J’ai perdu ma jument avec qui je vivais depuis 6 ans. Elle a été le déclencheur de beaucoup de choses, à son arrivée dans ma vie et à son départ: comment distinguer l’attention de l’intention, l’envie de la jalousie, elle m’a rapprochée de concepts de vie dont j’avais pas idée ».

Scarlett est une personnalité rose: joviale, très naïve, notamment dans ses relations sociales, « mais je le sais et c’est ok », pas rancunière. « Je crois trop en la bonne foi humaine et je ne veux pas cesser d’y croire ». Elle peut aussi se montrer très pointilleuse: pour la réussite d’un moment, le moindre détail peut compter.

Globalement un grand sens des autres, qui s’était aussi exprimé en direction des vieux équidés quand elle avait créé sa maison de retraite pour chevaux en mai 2023, arrêtée quelques mois plus tard, sujet qui lui procure encore trop d’émotions pour en reparler.

L’AH Toupie est déjà prête à faire sans moi

Scarlett Devautour

Détentrice d’un bac+5 master de recherche en sciences de l’éducation (mémoire sur « le sexisme dans les catalogues de jouets de 1974 à 2015″), d’une mention en diffusion des savoirs en publics difficiles, Scarlett rigole en reconnaissant qu' »on ne sait pas trop à quoi ça sert des masters pareils ».

Scarlett est aussi fondamentalement une rurale, dont les rêves de petite fille comptaient « vivre avec mon cheval » et « acheter une maison à la campagne avec grand jardin », qui a adoré un précédent poste de formatrice au Centre de plein air de Lathus dans la Vienne, et qui a acheté sa maison à Rouzède.

Pleine de gratitude, je repars avec plus d’amis que quand je suis arrivée

Scarlett Devautour

Si la prise de poste était une évidence, son départ l’est aussi, comme tous ses précédents départs. « Même si la décision peut mettre longtemps à cheminer », Scarlett est du genre à ne jamais revenir sur une décision.

Aujourd’hui, la prochaine étape est celle d’institutrice. Pourquoi ? « J’avais plusieurs rêves de gosse, et celui-là est dans la liste de ceux pas encore accomplis. Parce que je suis convaincue que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain, et que c’est aujourd’hui qu’on prépare un monde meilleur. Il y a aussi un côté structurel qui m’attire: je suis toute fouillis-fouillis et j’ai envie de me structurer. Je n’ai pas peur du cadre ». Résultat du concours le 12 juin!

Par Niels Goumy

Journaliste et éditeur de presse, Chazellois depuis 2005.

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