S’il en est encore au stade de l’avant-projet, le futur « café-restaurant du Bandiat » projeté en centre-bourg est esquissé. L’occasion de visualiser ce projet calibré à une quarantaine de couverts et chiffré à près de 500.000 euros.
« L’architecte est en train de terminer les relevés exacts afin de pouvoir finaliser les plans définitifs » explique Jean-Marc Brouillet, maire de Chazelles. La demande de subvention DETR a été envoyée en début d’année, la commune attend maintenant pour mai le retour de la préfecture. L’architecte devrait avoir bouclé ses plans avant les vacances d’été, pour un lancement des appels d’offres pour le restaurant « on espère en septembre ».
En attendant, au niveau local on peut agir: les agents communaux ont prévu sous 2 mois la démolition de l’îlot bâti près de la rivière, la dernière parcelle concernée étant désormais propriété communale. « Dans l’absolu, on pourrait même démolir demain, mais on attend que le niveau de l’eau soit plus bas, vu que l’on compte réutiliser les matériaux issus de la démolition pour le projet d’aménagement hydraulique du lit du Bandiat (lire encadré ci-dessous) » détaille le maire.
La démolition puis l’aménagement du restaurant dans le bâti conservé constitueront une première phase du chantier, tandis que l’aménagement définitif de la placette qui aura été créée n’est pas encore acté (il devrait pouvoir se faire soit via un marché soit en régie). Sur cette première phase, l’effacement des réseaux du périmètre du restraurant est en cours de chiffrage par le SDEG.
De ses yeux d’urbaniste, le cabinet Xodo à Montbron traite le problème comme la valorisation d’une entrée de ville. Pour le restaurant, il a prévu de « mixer le langage contemporain et l’ancien » : les enduits de façade seront notamment supprimés pour une réfection en pierre apparente pour valoriser l’ancien, tandis que tous les encadrements de fenêtres seront repris, avec un vitrage sobre et sans redécoupage pour apporter la touche contemporaine.
Au final, Jean-Marc Brouillet et son équipe misent à ce stade sur une livraison au début de 2023. Réfutant avoir traîné sur ce dossier, le maire explique avoir longtemps espéré que l’établissement de Dédé Cardonne soit repris, avant de se résigner au contraire au début de la présente mandature… « C’est là qu’on s’est dit qu’on lançait l’opération, la dynamisation du bourg comptant parmi les axes stratégiques de notre programme… » commente Jean-Marc Brouillet.
L’élu qui a connu la grande époque du restaurant du boucher-charcutier Rodinet -« c’était plein tous les jours! »- constate chaque jour qu’un restaurant manque vraiment à Chazelles. « Il n’y a qu’à voir à Villhonneur, Saint-Sornin, Saint-Adjutory, etc. : quand c’est de la bonne cuisine, ça fonctionne ! » commente-t-il. « Et nous, on a besoin de ça, avec deux types de clientèle: celle des salariés des entreprises locales basées ou en mission ici, et celle des cyclotouristes, en plein essor… » analyse l’élu.
Conscient qu’un tel projet ne peut voir le jour sans un subventionnement public d’une façon ou d’une autre, le maire espère qu’il trouvera rapidement un preneur fiable pour faire tourner la boutique et l’équipement, qui seront loués par la commune.
Jean-Marc a déjà rencontré un candidat gérant potentiel: un homme, cuisinier durant plusieurs années à Angoulême, et qui est actuellement parti faire des saisons. « Il est intéressé, il est venu, nous a expliqué comment il voyait les choses, nous sommes d’accord sur une carte de cuisine traditionnelle… ».
Le loyer devra être attractif pour permettre à l’entreprise de prospérer. N’ayant pas encore défini lequel du restaurant ou de la voie douce gare-bourg sera financé sur fonds propres ou par emprunt, la municipalité n’a a fortiori pas encore d’idée sur combien d’années cet investissement sera amorti. Le projet devrait être subventionné à hauteur de 375.000 euros (180.000 euros par l’Etat, de 170.000 euros par la Région, de 15.000 euros par le Département et de 10.000 euros par la CdC). Avec un peu plus de 100.000 euros de reste à charge communal.
Aménagement du lit du Bandiat
Initiée avant le projet de café-restaurant, l’opération programmée de réorganisation de l’écoulement du Bandiat en amont du pont routier vise à prévenir l’effondrement du mur de berge situé au droit de l’office notarial. « La déclaration de travaux est envoyée depuis le 13 octobre : il s’agit de positionner des enrochements depuis l’aval du moulin jusqu’au pont, afin de mieux faire serpenter le débit du Bandiat et réduire l’érosion au pied de l’office » détaille Jean-Marc Brouillet. « On attend donc que l’eau baisse un peu avant de faire descendre la pelleteuse dans la rivière… ».