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Marie Garel-Weiss tourne dans son village d’adoption

Marie Garel-Weiss a quitté Paris, puis Nantes pour s’installer à Chazelles, où elle vient de terminer un film pour Arte. Elle adore son village qu’elle a voulu faire apparaître à l’image.

Y’en a qui aurait pu exploser en plein vol. Pas Marie Garel-Weiss. La réalisatrice bataille avec un problème d’avions de voltige en exercice qui pourrissent le son de son film «Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques?», qu’elle est en train de tourner en pleine campagne à Chazelles. Mais elle garde son calme. Elle permet même à sa fille de 4 ans et son petit-fils de 3 ans de jouer sur la place du village en plein tournage. Pas grave s’ils apparaissent à l’écran. Ça fera partie du décor.

Pendant la prise de vue, le petit va même demander à l’acteur principal s’il ne s’est pas fait mal pendant sa chute imprévue en pleine scène. Rires sur le plateau. Mais cette fois, Marie Garel-Weiss demande que les enfants aillent déjeuner «à la maison». C’est Ferdinand Berville, son compagnon, qui s’en charge. Il disparaît avec les enfants sous le bras.

Le couple habite dans un hameau juste à côté. Depuis six mois seulement. Après Nantes, ces deux Parisiens voulaient vivre à la campagne, fuir l’aéroport nantais. Ils ont des copains du côté de Rouillac, découvrent Chazelles par hasard. «On a craqué sur la maison.»

La petite va à l’école de la commune pendant que ses parents travaillent à la maison. Maman écrit ses scénarios, papa sa musique. C’est d’ailleurs lui qui signe la bande musicale du film. Marie Garel-Weiss écrit des scénarios, mais cette fois, c’est Pierre Chosson qui le signe. «Quand on m’a proposé de réaliser ce film, ça m’a plu tout de suite. C’était évident. J’ai une familiarité avec sa façon d’écrire, avec le récit, l’ambiance… Comment on gère la maladie au sein d’une famille, c’est un sujet qui me parle. J’ai eu des copains atteints de schizophrénie. Et puis, c’est une maladie un peu mystérieuse, très peu connue.»

Son premier film «La fête est finie», sorti en 2017, parlait déjà de toxicomanie, des addictions… et racontait en partie sa propre histoire.

Pas d’école de cinéma

Marie Garel-Weiss a arrêté les études très tôt, a eu sa première fille à 18 ans et n’a pas fait d’école de cinéma. « J’ai commencé comme stagiaire et assistante. Je me suis mise très tard à écrire des scénarios. Mais au fond, j’ai toujours voulu être réalisatrice. Je dois avouer que je n’osais pas.»

Elle a appris toute seule. «J’ai vu beaucoup de films.» «Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques?» est le deuxième film qu’elle réalise. «On s’est bien entendu avec Arte. Sur la façon d’apporter ma touche. Mon travail est de m’approprier les dialogues. C’est comme une adaptation.»

A Chazelles, la réalisatrice semble avoir trouvé un bon équilibre. «Moi, je suis discrète. Dans le village, ils connaissent mieux Ferdinand.» «Parce que je parle tout le temps» , reconnaît son compagnon.

A la sortie du film, les spectateurs reconnaîtront la boucherie-tabac, la supérette et quelques rues. «J’aime beaucoup ce village. Ça me fait plaisir de faire participer les habitants.» Le couple a d’ailleurs prévu de se marier dans son village d’adoption en mai prochain.

Le synopsis du film

À la mort de leur père, Louise, Fabien et Estelle se retrouvent démunis face à leur frère, Jacques, atteint de troubles schizophréniques qu’ils doivent désormais prendre à leur charge.Pour Louise, l’expérience va se révéler décisive. Scénario de Pierre Chosson, réalisé par MarieGarel-Weiss, avec Vincent Deniard, Maud Wyler, Claude Perron, Pascal Reneric, Jackie Berroyer et Samir Guesmi.

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