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Deux films et puis s’en va: Marie Garel repart en Bretagne

Deux films et puis s’en va. Arrivés en juillet 2020 en plein Covid à Chazelles, Marie et Ferdinand repartent mi-juillet en Bretagne dans une nouvelle maison achetée au bord de la mer. Récit d’un raté chez une passionnée de la recherche de nouvelles maisons.

La cinéaste Marie Garel-Weiss et le compositeur de musique de films Ferdinand Berville ont revendu la maison de Chez Bâtisse qu’ils avaient acheté en 2020.

« Je voulais partir de Paris depuis très longtemps, mais Ferdinand ne voulait pas. On a d’abord passé 2 ans à Nantes en guise de sas, comme dans les récits de science-fiction. Et après il était convaincu. Quant à moi, j’ai un problème dans la vie par rapport aux autres, c’est la recherche compulsive de maisons sur Internet: j’adore regarder ! Ca a commencé comme ça, par une maison que j’ai vu sur le web, avant de voir où elle se situait, à Vars en l’espèce. De fil en aiguille, je me souviens alors que j’ai un vieux copain installé en Charente: je l’appelle, nous visitons la maison de Vars, à laquelle on renoncera pour cause de LGV. On décide de rayonner alentours, mais on ne voyait pas des trucs super, on était alors un peu déçu, avant de visiter deux maisons à Chazelles et à Bourdeuil en Dordogne » introduit Marie Garel-Weiss comme préambule de sa vie chazelloise.

Si elle préfère la bâtisse dordognote, son époux Ferdinand Berville, compositeur de musique de films qui travaille à l’occasion avec elle, craque quant à lui sur la propriété de Chez Bâtisse. « Moi, je la voyais belle mais un peu de loin, j’avais l’impression qu’on s’achetait une vie avec ce bien » confie Marie qui préférait l’aspect plus rustique, plus petit et plus engoncé dans la nature de la maison de Bourdeuil. « Celle-là à Chazelles, elle a une espèce de parc à la Versailles ! En fait tu n’es jamais dans la nature: le parc est là, il s’impose et impressionne, mais tu n’y va jamais ! C’est genre : « Mesdames et messieurs, le parc ! » rigole celle qui a grandi dans de petites maisons de campagne « un peu bordéliques ».

« C’est une maison que tu ne peux pas transformer en ce qu’elle n’est pas. C’est une maison de riches, de gens qui investissent. Ce n’est pas une maison qui vit avec toi, elle reste loin de toi »

A propos de sa maison de Chez Bâtisse, déjà revendue par appartements.

« A Vars, le vendeur nous avait prévenu qu’il fallait prévoir au moins une heure et demi par jour dans le jardin… J’ai aussi crû que Ferdinand allait adorer à se mettre à bricoler et à faire le jardin » taquine Marie interviewée alors que son époux traîne à proximité. Au-delà de la pique gentille, il s’agirait donc au final d’une banale inadéquation entre une maison de ruraux et des habitudes d’urbains qui engendre le départ de la cinéaste (et de son compositeur de mari) vers de nouveaux cieux…

Vie paisible au quotidien à Chazelles

Marie Garel-Weiss n’a jamais guère fantasmé une vie bucolique à la campagne… « Je suis quand même à moitié une fille de la campagne. Je vais marcher, j’écoute de la musique et j’écris en silence… Paris m’est devenu insupportable. On est un peu apatride une fois qu’on est parti de chez soi » confie celle qui apprécie donc la campagne charentaise mais reconnaît ne pas réussir à tisser le lien avec son lieu d’habitation.

Sans pour autant ne pas apprécier Chazelles et les Chazellois: « C’est sûr qu’ici au bout de 3 ans, on adore les gens, Iris adore son école, ses copains. Je ne sais pas si ça va rouler là on on va aller, mais ici ça roule. Mais ce qui est sûr c’est qu’on ne pouvait pas rester dans cette maison. Donc il y a un petit truc un peu inextricable, entre l’envie et l’impossibilité de rester ».

« Avant de partir j’ai regardé quand même en ligne les maisons dans le coin »

A propos de son déménagement de Charente vers le Finistère

Entre l’arrivée et le départ de Chazelles, Marie a réalisé 2 films. Deux salles, deux ambiances : « J’ai tourné très vite Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques? en arrivant ici (3 semaines de tournage, 2 à Chazelles et une à Paris), et c’était très agréable, très rassurant de travailler de ce nouveau chez soi… Puis très vite est arrivé ce 2e film, pas tourné en Charente, ce qui a peut-être rendu les choses difficiles car c’est beraucoup de voyages en train, beaucoup de fatigue, beaucoup de culpabilité de ne pas voir beaucoup Iris (sa fille)… ».

« J’ai les boules, Iris a les boules aussi. En plus, ça me va assez, le côté assez sauvage des Chazellois, car je suis aussi comme ça, donc ça me va, je suis tranquilisée, l’intégration d’Iris s’est très bien passée, y’a une grande attention autour des écoles, des enfants… On a hyper les boules de partir ! Ce n’est sûrement pas les gens qui nous ont fait partir, mais la maison. Sur la question de la maison, je n’ai aucun regret ».

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Par Niels Goumy

Journaliste et éditeur de presse, Chazellois depuis 2005.

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