L’AH Toupie vient de tenir son AG 2024. Elle affiche un déficit de 45.000 euros, entièrement couvert par des réserves qui du coup s’amenuisent, aiguillonnant la volonté du bureau de rétablir les comptes en un exercice.
Une fois n’est pas coutume, l’association de préfiguration de la petite enfance affiche un déficit, en partie d’origine conjoncturelle du fait d’une moindre fréquentation de la micro-crèche (seulement 8 enfants l’an dernier, sur 12 places), « mais aussi d’origine un peu plus structurelle sur l’espace de vie sociale, c’est à dire les missions de service public, que l’association a beaucoup développé, peut-être trop, sans que du coup les subventions n’y suffisent plus et dans un contexte où l’autofinancement a été plus difficile à assurer », explique Hervé Appiotti, le coordinateur de la structure jusqu’ici plutôt habitué à des comptes dans le vert, quitte à donner de sa personne à grand renfort de prestations externes pour les boucler proprement.
Finances à redresser
Pris dans un effet ciseau entre une ambition peut-être un peu surcalibrée, et des charges qui comme partout ont augmenté (inflation sur dépenses courantes, révision à leur avantage de la convention collective des agents de la micro-crèche…), le pilote de la structure n’élude pas ses responsabilités : « On assume le fait qu’on s’est peut-être parfois vus un peu trop beaux, et qu’on n’a pas toujours fait des choix judicieux. On est par exemple assez autonomes dans notre organisation, ce qui a peut-être parfois incité les collectivités à ne plus trop nous suivre dans nos envies et nos projets parce qu’elles constataient qu’on se débrouillait » reconnaît Appiotti, conscient de la nécessité d’un « travail à faire de ré-organisation et de communication ».
Une humilité d’autant plus de bon aloi qu’en réalité, les comptes ont subi aussi les conséquences de facteurs exogènes, à commencer par une certaine tendance post-Covid au repli socio-familial… Et une météo qui a douché par deux fois l’organisation de la fête du jeu, finalement totalement absente de l’année, tant sur la date initiale que sur la date de report. « Perdre la recette associée de buvette et restauration légère, ça nous impacte mine de rien… ».
Départ de Scarlett Devautour
Si les aléas sont le plus souvent négatifs et n’interviennent jamais au bon moment, ça arrive aussi des fois dans l’autre sens: en cette année où il est est nécessaire d’économiser sur les frais des structure, la chargée de parentalité Scarlett Devautour a décidé de voler vers d’autres cieux.
Employée à temps plein et affectée principalement à l’Espace de vie sociale, mais très polyvalente tout au long de ses 4 ans de présence, l’intéressée « qui a très clairement fait le job et va nous manquer humainement », part au 31 mai et permet ainsi à l’association de se libérer d’une charge récurrente, son poste n’étant pas remplacé stricto sensu, sauf sur quelques tranches saisonnières. « L’idée aujourd’hui étant de plus fonctionner en mode projets, où on lance l’action une fois qu’on est sûr d’avoir le financement ».
Le départ de Scarlett Devautour va se traduire par un retrait de certains programmes, tels que Mona Lisa (soutien social auprès des seniors isolés à domicile par la création de tandems au long cours avec un accompagnant), ou le réseau d’écoute et d’appui à la parentalité. « Nous avions formé 3 ou 4 tandems Mona Lisa et avons demandé à la fédération des centres sociaux de chercher un autre opérateur pour les reprendre ».
Fête du jeu : entrée à 1€
Parmi les autres mesures de correction de la trajectoire comptable, l’association réduira un tantinet la masse salariale sur la micro-crèche (un tantinet car l’effectif 2025 des enfants est remonté au complet), demandera pour la première fois une participation aux frais à la fête du jeu (de 1 euro par personne) et va lancer un crowdfunding sur helloasso.com pour contribuer au maintien de la gratiferia dans le bourg, « malgré déjà un effort de notre bailleur et de l’association », souligne le coordinateur.
« L’idée c’est donc d’oeuvrer plus par projets, avec un peu plus de mutualisation avec la micro-crèche, mais aussi des intervenants externes ponctuels » résume Hervé Appiotti. Parmi les projets en cours, l’AH Toupie maintien son expérimentation de boutique permanente de jeux à La Rochefoucauld, et vient d’acheter en février -grâce à des subventions- un nouveau camion pour la ludothèque itinérante, une offre historique qui cartonne toujours autant.
« Nous souhaitons rester dans l’innovation, car le I de l’AH Toupie c’est le I d’innovation, avec un maximum d’autofinancement malgré les limites de l’exercice » résume et rappelle le coordinateur, qui souligne que 2025 est l’année des 20 ans de l’association et des 15 ans de la Fête du jeu (qui se tiendra cette année les 7 et 8 juin), et que ces anniversaires se fêteront, malgré les comptes, « dans une belle dynamique ».
