A La Gare, l’association La G’Art se propose d’accueillir une famille de réfugiés ukrainiens fuyant la guerre. Une initiative qui, s’ajoutant à d’autres, tend à faire du siège de l’association un lieu permanent d’accueil international.
Parmi les réfugiés actuellement en train d’attendre sur le quai de la gare polonaise de Przemysl, il en est peut-être 4 que le train amènera jusqu’à une gare sans rails, dans la vallée du Bandiat, à Chazelles. Là, une chambre attend en effet jusqu’à 4 personnes, le temps qu’il faudra pour se poser loin du tumulte. « S’il le faut, on peut aller les chercher à la frontière entre Ukraine et UE » lâche Patricia Dericoux, présidente de l’association La G’Art.
Comment est venue l’idée ? « C’est une évidence. Un jour on se réveille, on entend les informations, on voit les gens bloqués à la frontière polonaise, les hommes qui amènent femmes et enfants à la frontière et repartent pour combattre… Ca vient tout naturellement, c’est un feeling. Et puis on a ce besoin d’avancer, de faire des choses. On sait que ce sera peut-être compliqué mais on se dit que ça doit bien être possible… » se souvient Patricia Dericoux.
Avec son épouse Nathalie Caubet, elles mettent donc à disposition gracieusement une chambre pour 4 personnes. « Ca peut-être une femme avec ses enfants, vu que les hommes restent défendre leur pays, mais aussi un couple avec des enfants le cas échéant. On peut aider aux démarches administratives, accompagner vers des cours de Français… » détaille Patricia Dericoux.
Après s’être signalée au Département, Patricia Dericoux a vite pu constater qu’au-delà de l’émotion médiatique, la vague de réfugiés était encore loin de la France. Elle cherche toujours à se rapprocher de l’ambassade d’Ukraine à Paris, pour dérouler sa proposition, mais le site reste injoignable.
Elle est par ailleurs toujours en contact avec l’association d’échanges internationaux YFU, elle-même en lien à travers son réseau avec des familles ukrainiennes. A-t-elle pensé à accueillir spécifiquement des artistes, au vu du coeur de métier de l’association ? « Absolument pas, l’urgence du moment c’est d’accueillir n’importe qui dans le besoin. Si en plus, il s’agit d’artistes, alors forcément ça résonnera… On s’enrichira évidemment de leur expérience » répond la présidente d’association.
Gare internationale
Patricia Dericoux et Nathalie Caubet ont l’habitude d’accueillir. Depuis leur arrivée à Chazelles, la gare qu’elles ont rachetée est devenu le lieu des événements de l’association, laquelle vise à développer la culture et la gastronomie locale en milieu rural.
La demeure se remet donc à vivre, profitant de l’essor de la fréquentation de la voie cyclotouriste.
Parmi ses activités, l’association propose une résidence d’artistes, tandis que les voyageurs de passage peuvent toujours tenter leur chance pour une chambre de dernière minute si elle est libre.
Patricia et Nathalie reçoivent en outre des étudiantes étrangères à domicile. Après avoir accueilli la jeune Allemande Marghareta, Patricia et Nathalie hébergent désormais Derin Koçak, une lycéenne turque venue d’Izmir (à environ 3200km de Chazelles), désormais en seconde à Angoulême pour une année d’apprentissage du Français via l’association Silc, qui possède une antenne à Angoulême. « Leur credo c’est de prioriser l’apprentissage de la langue, à travers l’axe de prendre du plaisir à venir » résume Patricia Dericoux. « Du coup, on ne lui traduit rien ! Comme elle n’est là que pour 6 mois et doit repartir bilingue ou presque… ».
Habituée des bords de mer d’Izmir, Derin est très contente de se retrouver dans une ville moyenne et à la campagne. Celle qui n’avait visité qu’une fois Paris avant de venir en Charente réalisera même en juin un stage d’une semaine au service de la municipalité.
Ce samedi, c’est une jeune Japonaise, Sana, jusqu’ici hébergée dans une famille lilloise, qui vient terminer son séjour hexagonal à Chazelles-Gare. « Nous pourrions par ailleurs recevoir une lycéenne paraguayenne en septembre, pour au moins un an. On l’inscrit ce lundi à Sainte-Marthe » prévient Patricia Dericoux.
La CdC centralise…
A l’image de Fanny Gilot, habitante de Saint-Paul, d’autres Chazellois sont enclins à proposer un hébergement à une famille ukrainienne fuyant la guerre. Tout au long de la semaine, les initiatives se sont multipliées, si bien que la communauté de communes, outre s’être lancée dans une collecte de matériel médical, centralise désormais les offres d’hébergement, avant de les transmettre à la préfecture. Il est préférable de passer par ce formulaire ou d’appeler le 05.45.63.00.52. Suite à votre enregistrement, la préfecture pourra être amenée à vous contacter pour une situation d’accueil.
Une réponse sur « Chambre chazelloise attend famille ukrainienne »
Don de soi ! Personnifié par Patricia et Nathalie