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Danseuses et toiles exposées à la G’Art

Pour sa première exposition, la gare de Chazelles accueille du 3 au 31 juillet le peintre néerlando-chazellois Augustin de Mari, sur le thème de la danseuse.

Déconfinement acté, jauges levées ! Le vernissage ce vendredi soir devrait accueillir de 50 à 80 personnes à la gare de Chazelles, pour plus de 120 cartons d’invitation envoyés (lire encadré ci-dessous « Du beau linge… »). Depuis 8 mois qu’elle est chazelloise, Patricia Dericoux a mis à profit les confinements pour frayer dans le milieu culturel local et départemental. Nantie de son aura de directrice des affaires culturelles d’une commune en Essonne, elle a visiblement su dérider le légendaire quant-à-soi charentais.

« J’ai découvert Patricia à travers l’article de Charente Libre, je l’ai appelée, ai passé une après-midi ici et j’ai trouvé ça bien » explique simplement « Guus », artiste néerlandais bourlingueur et multicartes, ayant acheté à Chazelles il y a 12 ans. « J’ai alors découvert son œuvre et estimé que cela méritait une exposition » complète Patricia Dericoux.

« Je peins depuis l’âge de 8 ans, j’ai grandi avec crayons et pinceaux dans la main » se souvient Augustin de Mari, dont le papa peignait à l’huile paysages et bâtiments de son pays.

Expo en miroir à Confolens

« J’ai longtemps peint des paysages, souvent des lieux qui n’existaient pas… Depuis 10 à 15 ans, je me focalise sur deux thèmes : la danse d’une part, et l’abstrait d’autre part ». C’est au premier qu’il a décidé de consacrer son exposition chazelloise, après une longue pratique de danse folklorique (lire encadré « Un artiste… »). « J’ai découvert les danses classiques et contemporaine il y a une vingtaine d’années, et j’adore l’esthétique de ces genres là… Dans le folklore, c’est rapide, rythmique, plein de petits pas, ce sont les mouvements qui comptent, alors que dans le classique, c’est l’image ». Il a donc choisi « au feeling » une petite vingtaine de danseuses sur les 30 qu’il a en stock, avec la volonté de « varier les styles et les formats ». Toutes seront à vendre, tandis qu’il en peindra une nouvelle sur place durant le temps de l’exposition.

Celui qui a déjà exposé deux fois aux Pays-Bas il y a 2-3 ans déploie par ailleurs simultanément à Confolens, du 29 juin au 31 août, une dizaine de ses toiles abstraites. Un autre style sur lequel il n’hésite pas cette fois à mélanger techniques et matériaux (acrylique, aquarelle, tissu, broderie, tricot…).

Pratique
Exposition du 3 au 31 juillet, tous les jours de 9 à 21 heures.
Entrée libre.
Gare de Chazelles, 1 route du Quéroy.
Présence du peintre les dimanches de 15 à 18 heures, le 14 juillet et sur RDV, présence de Léa Biche les samedis.
Rens.: 06.63.51.31.94.

Les à côtés de l’expo

Patricia Dericoux a agrégé d’autres talents et énergies autour de l’exposition : « Un travail avec les écoles, et l’exposition d’une jeune artiste locale prometteuse » résume-t-elle. Ainsi, deux classes de Chazelles, ont accueilli le 24 juin le peintre : « Les CP devaient reproduire puis colorier un schéma peint devant eux par Augustin. Les CM1 devaient quant à eux imaginer ce qui se passerait sur la scène d’un décor peint par Augustin. Leurs réalisations seront visibles durant l’exposition » détaille la maîtresse des lieux qui tient par ailleurs à inviter les parents des jeunes créateurs pour un vin d’honneur dans le sillage du vernissage. Elle s’extasie ensuite pour Léa Biche, qui exposera une dizaine d’oeuvres : « Une jeune de 20 ans étudiante en sport, qui a toujours peint, et qui se réoriente en arts à la rentrée suite à des blessures à répétition ». Partagée entre Brantôme et Chazelles, elle aussi peint depuis l’âge de 8 ans, creusant la veine de l’abstrait en acrylique et aérosol.

Du beau linge au vernissage

On attend du beau linge vendredi parmi les amis, artistes et élus : « Augustin a invité son réseau confolentais, de Philippe Bouty (désormais président de Charente…) à Christine Coursaget, en passant par la peintre Btow ou le sculpteur Miguel Carreira… » illustre Patricia Dericoux. Sont également attendus la baronne de La Rochefoucauld et nombre d’élus et responsables associatifs et touristiques.

Tous viendront pour deux choses : les peintures d’Augustin de Mari -que les Chazellois appellent Guus (prononcez « Reuss »)-, et la bonne chère de producteurs et cuisiniers locaux, l’association La G’Art ayant pour objet de concilier arts expressifs et arts culinaires.

Les estomacs apprécieront ainsi par exemple les cakes salés de Framboise Arsicaud, cuisinière ambulante à Saint-Germain-de-Montbron, les chocolats et confitures des Gourmandises de Charleine (Angoulême), en passant par les gâteaux de Rouillac, le tout arrosé de bière La Rainette, tandis que Josiane Breuillet du gîte du Luquet, et Stéphane Viaud, le boulanger du Fournil de Chazelles, mettront la main à la pâte…

Un artiste touche-à-tout

A 62 ans, Augustin de Mari peint depuis l’âge de 8 ans. « Cela fait partie de mon éducation, mon père peignait, mes deux grands-pères étaient tailleurs » explique-t-il avec son accent néerlandais qui ajoute à un petit air placide et naturellement détaché. Fils d’un étalagiste et d’une mère de 9 enfants, l’homme a grandi à Utrecht avant des études à La Haye. Et pourtant, cette appétence artistique n’est pas immédiatement exploitée professionnellement : « J’ai commencé ma carrière en tant que professeur de mathématiques, pendant 6 à 7 ans, avant de bifurquer vers l’entreprise, sur des fonctions de marketing. Et aujourd’hui, je suis concepteur de formations en informatique, sur des niveaux bachelor et master, tout en étant parallèlement coach en entreprise » déroule Augustin, qui s’intéresse beaucoup aux problématiques de personnes en reconversion professionnelle.

Mais entre ces deux étapes, s’est immiscée sa « seconde carrière », où cette fois, de 1980 à 2000, l’art a pris toute sa place ! Le théâtre d’abord -« jusqu’à mes 35 ans, j’ai enchaîné les scènes »- puis la danse folklorique, avec la troupe hollandaise « Nitsanim » créée dans les années 1960, où il tourne des Pays-Bas aux Balkans en passant par la Grèce, la Roumanie, l’Islande… C’est dans ce cadre que, se produisant au Festival de Confolens, il est séduit par Pascale, une Charentaise bénévole dans l’organisation Coursaget, qui finira par s’appeler De Mari et qu’il emmènera à La Haye (en échange d’un engagement à venir prendre sa retraite en Charente). Evidemment, le tableau ne serait pas complet sans talent musical : Augustin de Mari joue de la clarinette depuis 40 ans et de la cornemuse depuis 20. Depuis 4 ans, il a intégré Les Bourdichoux, le groupe de Saint-Sornin fondé en 1945 : « Leur créneau est de jouer des sketches, avec des interludes de danse folklorique ». La boucle est bouclée.

Par Niels Goumy

Journaliste et éditeur de presse, Chazellois depuis 2005.

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