Après la boulangerie, le tabac reprend du service samedi 8 novembre après une coupure d’un an. Relancé par un trio familial dont les initiales claquent comme un logo.
Dans la famille CRC, je voudrais la maman, Anne Chiron, le fils, Mathieu Rivet et la belle-fille, Emma Croizier. Prenez l’initiale de chaque nom de famille et vous aurez la raison sociale, pour le reste piochez ! Anne Chiron s’est associée avec son fils et les deux salarient Emma. Au passage, le commerce pioche un bar, et rejette le kiosque presse.
Fille de militaire née à Abidjan et habituée à globe-trotter, Charentaise depuis ses 17 ans, commerçante touche-à-tout, Anne Chiron se dit avant tout « issue de l’hôtellerie où j’ai passé 15 ans », avec ses pendants en restauration et traiteur.
Sa vie a été une suite de challenges, l’effectif sous sa houlette est monté jusqu’à 70 personnes, jusqu’au moment où son parcours l’emmène à Dijon. La mayonnaise ne prend pas, l’entrepreneuse revient dare-dare en Charente et bifurque des métiers de bouche vers la grande distribution, directrice de plusieurs Lidl charentais, puis chez Leroy Merlin à Soyaux.
Avant que ne déferle la pandémie de Covid, à l’issue de laquelle elle décide de se reconvertir en courtière immobilière. Quatre ans d’indépendance en tant qu’agent Cafpi. Jusqu’à l’année dernière, avant encore un virage, en tant cette fois que conseillère bancaire au Crédit Mutuel.
Je suis foncièrement commerçante
Anne Chiron
Elle arrive finalement Chazelles après un énième projet, touristique et familial cette fois, à Tahiti! « Nous voulions créer une pension de famille sur place avec mon frère et déjà mon fils, mais des contrariétés administratives ont eu raison du projet! » déplore-t-elle sans la moindre pointe de regret. « Après 3 mois sur place, je suis rentrée, et nous avons aussitôt cherché autre chose! ».
A Chazelles, ils trouvent un tabac fermé qui ne demande qu’à revivre. Le précédent commerce n’étant pas fermé depuis trop longtemps, il y avait encore la possibilité de rallumer le flambeau. Le fonds ayant été liquidé, il y avait de surcroît pas à en financer le rachat ! « Nous avons simplement racheté à M. Damour (propriétaire des murs, NDLR) l’ensemble des meubles et équipements qui restaient, avant de refaire tout l’intérieur de l’établissement » détaille Anne Chiron.
Faisant déjà largement parler localement, le nom de l’établissement a été choisi par les 3 futurs exploitants, qui aiment par ailleurs sa nature un peu elliptique et son aura de mystère. « C’est court, c’est impactant, on sait où on va ! » souffle Mathieu Rivet, grand gaillard féru de rugby difficile à faire sourire sur la photo!
« J’étais en études dentaires en Belgique, mais j’ai dû arrêter au bout de 2 ans après que mon école ait perdu son agrément pédagogique » raconte le nouvel associé, qui comme sa mère n’a pas l’air adepte de la culture du regret. « Ce sont les aléas de la vie, et c’est très bien puisque ça me donne l’occasion de me lancer aux côtés de ma mère ». Et avec sa chérie, passée elle aussi un peu par le commerce, mais qui était surtout jusqu’ici assistante d’éducation après quelques années d’assistante à domicile.
La Charente est le seul endroit où je me suis sentie de me poser en France
Anne Chiron
Habitant encore à Angoulême, il est possible qu’Anne et son fils se rapprochent à terme. « On a trouvé Chazelles super mignon ! Nous avons vraiment été séduits par l’emplacement: la petite place est très belle, très conviviale ! Un petit village comme on les aime, et on se dit qu’on va se sentir bien », résume Mathieu Rivet. « J’adore le vert » résume Anne Chiron, sous-entendant dans un sourire que les balades de son chien pourraient un jour troquer la vallée de l’Anguienne contre celle du Bandiat.
Faute d’avoir pu récupérer des données de bilan des 4 dernières années, Anne, Mathieu et Emma partent un peu à l’aveugle sur les perspectives économiques, mais sont confiants. Ils ont pris le pouls du secteur, ont rencontré tous les autres commerçants de Chazelles, sont allés prendre un café et se présenter à La Civette à Marthon, « une équipe charmante », et ont prévu d’en faire autant au Café de la Paix à Pranzac, maintenant que Virginie est revenue de son congé maternité. « Notre philosophie, c’est qu’il y a de la place pour tout le monde », précisent de concert la maman et le fils.
Qu’ont ils à dire aux Chazellois ? « On les attend, on a envie de créer un lieu social et convivial. On veut un bar où les gens sont bien accueillis et se sentent bien » résume la nouvelle gérante, qui imagine déjà des soirées ambiance ou thématiques, sur demande des clients.
Pratique
CRC
Tél. : 06.73.47.64.25.
Du lundi au samedi de 7 à 19 heures.
Fermé le dimanche « pour l’instant ».
