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La Flambée: un jeune couple pour tourner la page !

Lorine Carteron et Emeric Gadreaud ont racheté le 1er juillet le fonds de commerce du restaurant communal. L’établissement rouvrira en août.

Après avoir empoisonné la vie municipale pendant un an, le restaurant La Flambée vient de trouver ses sauveurs. Des Charentais. Elle, souriante, au peps joyeux, 24 ans, de Magnac-sur-Touvre, et lui, 29 ans, carré, alerte, de Saint-Agnant (près de Rochefort-sur-Mer). Lui, bac pro cuisine mention cuisine allégée au lycée de l’Atlantique à Royan, depuis plus de 10 ans dans la restauration, expériences dans plein d’univers différents: gastronomique, collectivité, traditionnel, en métropole et à Saint-Barth… Elle a passé ses années post-bac au lycée hôtelier de l’Amandier, jusqu’à un BTS en hôtellerie-restauration, a déjà tourné 4 saisons avant de finir responsable de salle à Saint-Trojan-les-Bains sur l’île d’Oléron. C’est lui qui cuisinera, c’est elle qui sera en salle.

Ils sont déjà passés plusieurs fois depuis le rachat, pour commencer à s’approprier, à organiser et à se projeter. Encore un peu dans la paperasse. « L’ouverture doit se faire en août, sans date précise encore à ce stade, mais on espère début août ! » confient-ils, expliquant que la date est conditionnée à la finalisation du transfert par la municipalité de la licence IV communale.

Concept de plancha à la pierre de lave

« On va garder le thème initial de la grillade, mais avec les midis un concept de plancha à la pierre de lave, assorti d’une carte de cuisine traditionnelle, et des tapas le soir. Et on sera ouvert à partir de 17 heures, pour que les passants puissent manger une glace, boire un verre, une petite bière, grignoter quelques planches… On veut que ce soit un endroit convivial, que les gens se sentent bien » explique Emeric Gadreaud.

La bonne nouvelle bonus est donc constituée du grand retour, « sur les heures d’ouverture du restaurant », du bar, d’emblée intégré dans le projet municipal mais que le précédent exploitant avait refusé d’endosser. Il y aura donc au final un service de restauration tous les midis, avant une coupure et une réouverture en fin d’après-midi en mode bar et restauration légère, voire plus si affinités ! C’est l’inconnue à ce stade: l’hypothèse d’un service à table le soir. « S’il y a de la demande, on le fera! On va voir comment se passe l’ouverture, ce sera un peu le test… » expliquent les jeunes entrepreneurs.

Pas de « nuggets-ketchup-frites » !

Quelle carte comptent-ils déployer ? « Pas forcément de formule ou de menu, tout sera à la carte. Une carte très simple qui va varier régulièrement: 3 ou 4 entrées, pareil pour les desserts, avec une proposition de grillades et de tapas » détaillent Lorine et Emeric.

Avec un concept de plancha à la pierre de lave ! « C’est un mode de cuisson « écolo », car il ne dégage pas de particules, tout en conservant le goût de fumé. On ressent bien le goût de la grillade sur la viande, mais n’y a aucune particule ni tous les dépôts de charbon sur la viande, donc pour le client c’est beaucoup plus sain », soulignent les deux restaurateurs qui sont en train de finaliser leur investissement dans l’appareil ad hoc.

Qui dit pas de menu, dit implicitement pas de menu enfant… Ce qui ne veut pas dire que les drôles ne sont pas les bienvenus ! « On leur fera volontiers des demi-portions sur demande, mais sur la base des produits à la carte… Ce dont on ne veut pas, c’est nuggets-ketchup-frites! » décrypte Lorine Carteron, qui compte bien au passage se rapprocher de producteurs locaux.

Une nouvelle page

Si le couple demande d’emblée aux Chazellois de privilégier la réservation à l’avance dès qu’ils le pourront, « car ça nous aidera à une bonne gestion des stocks », il ne s’imagine pas une seule seconde refuser du monde: « Tant qu’il y a de la place, évidemment que non ! Ah non, non, non, non ! Les gens seront toujours les bienvenus avec un grand plaisir! Si on doit refuser, c’est qu’on n’aura plus de table ou plus de nourriture! » s’exclame spontanément Lorine.

Pour l’animation, Emeric Gadreaud imagine bien à terme (c’est à dire pas forcément cette année selon sa compagne), des soirées concert-tapas en terrasse au bord du Bandiat.

Exit les problèmes fumeux et fumistes: La Flambée garde la flamme mais prend un virage écolo-diétético-tranquille avec son concept de plancha à la pierre de lave, qui permet des grillades plus saines, sans particules fines de charbon.

Bref, le restaurant, plus gros investissement jamais réalisé par la commune (plus d’un demi-million d’euros d’argent public hors dépassements, dont près de 150.000 euros de reste à charge communal) s’apprête à vivre une nouvelle vie. Et c’est peu de dire que les Chazellois sont demandeurs, curieux et impatients !…

Pratique
La Flambée
Réouverture en août
Horaires prévus : 12h30 à 14h30 et 17 à 22 heures.
05.45.91.13.05.
Aidez-les: pensez à réserver !

Néo-entrepreneurs

Le couple portait depuis quelque temps une envie de passer du salariat (et son confort) à l’indépendance (et ses défis). Comment ont-ils atterri à Chazelles ? « On a visité parmi d’autres sites dans le cadre de notre projet, et ça nous a vraiment beaucoup plu ! Nous étions en plus pas loin de chez moi et de chez ma famille… », raconte Lorine, sensible à cette notion de proximité familiale.

Une grande soif de passer du salariat à l’entrepreneuriat: ils ont déjà l’esprit chazellois !

Il n’y aura pas d’ouverture avant août du fait de finalisations administratives. « Et puis c’est notre première entreprise, donc on veut faire les choses bien et correctement! » souligne Lorine dans un sourire. On sent en les interrogeant que les néo-restaurateurs arrivent avec une envie, un projet structuré, minutieusement préparé. Une détermination qui leur a d’ailleurs permis au passage de l’emporter face à 4 à 5 autres candidats, en payant le prix réclamé par le cédant pour son fonds (75.000 euros).


Par Niels Goumy

Journaliste et éditeur de presse, Chazellois depuis 2005.

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