La Chazelloise Violette Limonche fabrique ses propres cartes depuis une quinzaine d’années, et a découvert en 2012 le kirigami, art japonais de la découpe de papier. Elle en a fait une microentreprise.
« J’ai toujours bricolé par plaisir ! Avant j’achetais des cartes, mais un jour j’ai réalisé que cela ne me plaisait pas forcément, alors je me suis lancée… » résume tout simplement Violette Limonche, qui se revendique adepte du « do it yourself » tout comme du « made in France ».
Finement ciselées, travaillées sur du papier à 170g/m2, ses cartes s’ouvrent et laissent alors découvrir des ensembles tri-dimensionnels, qui se déploient à la façon des livres « pop-hop » de notre enfance.
Du petit animal kawaï à la magistrale cathédrale Notre-Dame (20 heures de travail, vendue in fine 20 euros sur un marché !), en passant par des paysages, des personnages, et même des figures abstraites pourquoi pas (qu’elle a arrêté de produire car elles ne trouvent pas de public), ses créations laissent une impression unique d’autant plus forte qu’à la surprise initiale de la 3D s’ajoute dans un 2e temps la sophistication de la découpe et de l’assemblage ! Bluffant.
« Faire des choses uniques »
Mère de famille nombreuse fière de l’être, Violette Limonche est également fortement investie dans la vie associative locale, si bien qu’elle ne dispose pas de beaucoup de temps pour elle. Mais le kirigami, clairement c’est son jardin: « En général j’y consacre mes jeudis, et quand je suis dedans, peu importe alors le bordel qu’il peut y avoir autour! » sourit-elle ! Ce qu’elle aime dans son art, « c’est de faire des choses uniques ».
« Même si je faisais deux fois un même modèle, chaque pièce serait unique, les découpes, les trames seront potentiellement différentes! Exactement comme quand on fait des enfants! » rigole-t-elle, poussant l’analogie : « Mes enfants, c’est ma plus belle création, et ils viennent de mes tripes. Et quand je travaille comme ça, c’est pareil, ça vient de mes tripes… ».
Et de prévenir que c’est pour ça qu’elle restera toujours au stade artisanal, refusant toute mécanisation autre que celle des crayon, cutter, ciseaux et plieur de ligne, insiste celle qui a l’air par ailleurs de ne pas avoir trop de problèmes à dénicher des logiciels gratuits lui permettant de créer ses patrons.
Microentreprise FloTiCarte
La Chazelloise a finalement fait de sa dexterité créatrice une petite entreprise: FloTiCarte, nom qui synthétise ses 3 compétences, le flocage (de vêtements, avec ses créations), le tissu (créations textiles hors vêtements) et les cartes (en kirigami voire en iris folding [1]). La marche de la professionnalisation est franchie en 2021 : « Mon équipe du handfit avait besoin de T-shirts, et finalement c’est elle qui m’a aidé à sauter le pas », souligne celle qui a aussi par exemple fabriqué et floqué deux drapeaux français pour les nouveaux jeunes porte-drapeaux des anciens combattants de Chazelles.
« Je travaille à la demande, mais je n’ai pas vraiment de démarche commerciale plus avant. Tout simplement parce que je n’ai pas suffisamment le temps ! », explique celle qui refuse à la fois d’automatiser son travail et de renoncer à ses autres activités. La créatrice travaille donc essentiellement par bouche-à-oreille, mais ne dédaigne pas participer à des marchés locaux d’artisanat (Saint-Sornin, Chazelles, etc.), et le lecteur de chazelles.info qui la découvrirait peut tout à fait l’appeler pour passer commande !
Ses tarifs dépendent du temps passé (un peu) et de la minutie des pièces (beaucoup). On peut se laisser séduire au détour d’un marché par des créations déjà réalisées, mais l’avantage de l’artisanat est aussi celui de la proximité, qui permet les commandes personnalisées sur-mesure. Un travail de co-réflexion avec le client que Violette apprécie beaucoup.
On se retrouve là au coeur de ce qui fait son bonheur, la notion de « pièce unique » citée plus haut. « Et si vraiment je ne suis pas capable de faire, qu’il y a des freins techniques, alors je le dis ! » affirme-t-elle sans fard. Sans qu’on soit vraiment convaincu qu’il existe une figure qu’elle ne soit pas capable de réaliser, au vu du niveau de finition de ses oeuvres.
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[1] Technique néerlandaise de création en papier, l’iris folding consiste à plier des bandes de papier coloré de manière à former un motif. Le centre du motif forme alors un iris, une forme qui rappelle le diaphragme à iris d’un objectif d’appareil photo (Wikipedia).
FloTiCarte
Violette Limonche
06.18.26.70.59.
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